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Michael Behe est professeur de biologie moléculaire à l'université de Lehigh aux États-Unis, il fait partie du mouvement ID (Intelligent Design) et est membre du Discovery Institute. Il est connu pour avoir introduit le concept de complexité irréductible, mais aussi expliqué les limites de l'évolution animale et bactérienne, et articulé les rapports entre spéciation, mutations génétiques et information génétique. Il est l'auteur de plusieurs livres, pour la plupart ont été très commentés par des scientifiques évolutionnistes, sceptiques, ID et créationnistes.
p250 QUOTE«Depuis la nuit des temps, la dégradation bénéfique [de l'ADN] est à l'oeuvre, impossible de l'éviter. Depuis le début, les mécanismes darwiniens [d'évolution] sont auto-limitants, ces mécanismes sont capables d'éliminer ou de modifier des systèmes moléculaires pre-existants, faisant apparaître des nouvelles variétés et races, à l'intérieur des familles. Ils ne font pas émerger des nouveaux systèmes moléculaires ni des structures génétiques complexes. Pour comprendre l'origine de ces systèmes, il faut chercher ailleurs.»
p227 QUOTE«Il nous a fallu un siècle et demi pour le comprendre, les mutations aléatoires et la sélection naturelle sont auto-limitants [self-limiting]. Un peu comme un sabre à double-tranchant, ces deux phénomènes nourissent l'évolution darwinienne sur une échelle réduite, mais l'entravent sur une échelle plus large. Comme nous l'avons vu dans les chapitres précédents, la sélection permet aux systèmes vivants de s'adapter de plus en plus finement à une tâche ou niche biologique, cependant, il leur devient alors plus difficile de s'adapter à d'autres situations. Nous ne nous attendions pas à cela. Comme la théorie le prévoit, les mutations aléatoires peuvent provoquer des variations bénéfiques, cependant c'est au détriment de l'information génétique qui est elle réduite, déteriorée.»
p199 QUOTE«Les mutations aléatoires peuvent permettre à une espèce de s'adapter à son environnement présent, ce principe est en conformité avec la théorie de Darwin, par contre les mutations aléatoire auront de manière écrasante un impact de dégradation de l'information génétique, par rapport à celles qui pourraient améliorer le génome, ou augmenter sa sophistication. Au cours du temps cette tendance va limer les formes de vies de plus en plus étroitement, les rendant de moins en moins flexibles, ou en mesure de s'adapter à d'autres environnements. On observe l'apparition rapide de nouvelles espèces: plantes, reptiles, poissons, oiseaux, et parrallèlement on ne voit pas émerger de formes animales représentantes d'un taxon supérieur [nouveau genre ou nouvelle famille]. Ces observations sont de fait exactement ce que l'on attendrait d'un paradigme dans lequel l'information génétique est troquée contre une capacité d'adaptations à court terme.»
p197 QUOTE«Il est facile de tomber amoureux de la théorie de l'évolution. En découvrant comment un variant de la phalène du bouleau a pu survivre dans un environnement pollué, ou en observant des bactéries développent la capacité de se nourrir de déchets chimiques, on peut se dire que les humains ne pourront pas trop détruire ou abîmer la nature qui les entoure. Les exemples de resistance aux antibiotiques montrent que la nature sait maintenir un équilibre. Des articles de journaux rapportent que certaines personnes ont acquis une immunité pour la maladie de diabète, aussi peut-on espérer pour nos enfants qu'ils profiteront aussi bien des sucreries que d'une bonne santé. En quelques décennies on a vu apparaître de nouvelles espèces de poissons ou d'oiseaux. Il y a une certaine beauté et grandeur dans tout cela.»
QUOTE«Cette théorie est cependant incorrecte, la vie n'a pas évolué. Elle a très largement dévolué, que telle nouvelle forme soit qualifiée de plus belle, plus impressionnante ou plus utile que sa forme ancestrale n'y change rien. […] On peut prendre l'exemple des ours polaires ou des mammouths, plus ils passent de temps à s'adapter à leur niche écologique, plus leurs options se réduisent. Dans certain cas extrêmes comme Yersinia pestis [bactérie] et probablement certaines races de chiens, une espèce se retrouve confinée dans la dernière niche écologique qui lui reste. Dans tous les cas, cette espèce n'aura jamais une génétique plus riche que celle dont elle a hérité. Cette image est donnée par les expériences d'évolution les plus sérieuses et sophistiquées que la science ait produite jusqu'à aujourd'hui.»